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Awa Ba

Née au Sénégal en 1965 et vivant en France depuis presque 24 ans. Divorcée et mère de 3 adorables enfants. Fonctionnaire dans la fonction publique hospitalière, future diététicienne et passionnée d’écriture.
 

J’ai grandi dans une famille polygame et comme par hasard l’entente était plus ou moins bonne mais ça n’empêchait pas des scènes de jalousie et de violences verbales de temps en temps. Ce qui signifie
que j’ai pu vivre de l’intérieur bien des situations, sans être étouffée, bâillonnée, par les coutumes, l’ignorance, l’usage, l’ignorance, la résignation, le renforcement.

 

Je ne suis ni sociologue, ni universitaire, ni humanitaire, mais je m’intéresse au sort des femmes et de ces enfants souffrant de la polygamie parce que je suis née féministe, j’ai toujours eu envie de défendre les droits des femmes car très jeune , j’ai pu observer, entendre, comprendre, sans être à l’âge adulte, obligée de subir le même sort et ceci m’a permis de m’imposer sur ces pratiques religieuses, coutumières, traditionnelles….et mener ma vie comme je l’entends sur le plan professionnel, familial ou autre….

A 15ans, j’ai failli être la deuxième femme d’un homme polygame qui avait l’Age de mon père sur décision de ma chère maman que j’adore.Il a fallu que j’entame une grève de la faim avec beaucoup de ténacité et de diplomatie pour pouvoir mener la vie dont j’avais envie et non celle qu’on voulait m’imposer et de même au niveau professionnel ma mère s’était opposée quand je lui ai annoncé que j’ai été admise par concours pour faire des études d’horticultures. J’ai compris très vite après le lycée que l’agriculture était l’avenir du Sénégal et mon objectif était de devenir ingénieur agronome. J’ai senti que j’ai brisé son rêve car elle a toujours voulu que je devienne médecin c’était sa fierté de dire enfin j’aurais un enfant médecin.

 

Donc me voir paysanne était une honte pour elle pour la réconforter je lui disais que j’étais médecin des plantes.Après mes études, sanctionnées par un diplôme de technicien horticole je suis devenue présidente d’un GIE de six femmes très déterminées à réussir dans un métier jusque-là au Sénégal réservé aux hommes.Notre détermination de femmes agricoles nous a permis de gagner des marchés avec AGETIP….notamment le reboisement de usine Niari Tally dont les petites plantes qu’on avait planté, sont devenues des grandes et qui font le bonheur des habitants en tant de forte chaleur et en parallèle,nous avions notre exploitation agricole à Niaga etc….Mais hélas, l’une de mes sœurs n’a pas eu cette chance et, d’une certaine façon, son mariage polygame l’a détruite jusqu’à la mort.

 

Le jour que ma sœur est décédée, j’ai juré de se battre contre cette aberration, brutale et sexiste de l’union polygame entièrement vouée au culte de l’homme roi, de témoigner contre cette pratique barbare, dégradante pour les femmes, rétrograde et recouverte d’une chape de plomb d’où la naissance de l’idée d’écrire d’une part et d’autre part de créer une association en finir avec la polygamie dont l’objectif principal est de protéger les femmes victimes de polygamie, de lutter contre les mariages forcés et de favoriser l’éducation des jeunes filles en leur donnant la chance d’accéder aux études longues …Je me suis dit qu’il fallait mettre en terme à ces unions d’une seconde nature et pour cela mon livre permet de faire de la lumière sur cette pratique ancestrale.Mon ouvrage est à la fois un témoignage vécu, une rigoureuse enquête journalistique (aidée par une journaliste), un recueil de témoignage de femmes vivant en polygamie au Sénégal et en France.

 

Une virulente dénonciation d’un système qui ne peut pas s’appuyer sur aucune justification qu’elle soit religieuse, politique ou économique.Mon ouvrage est l’aboutissement de deux ans d’enquête de rencontres au Sénégal et en région parisienne. Tous les bénéfices de mon ouvrage est pour l’association EFAPO. Efapo depuis sa création en 2014 mène de nombreuses actions de sensibilisation, d’informations,d’alerte auprès des autorités françaises et sénégalaises sur ces problématiques de la polygamie.

 

L’objectif principal est de protéger par tous les moyens légaux les femmes victimes de la polygamie,lutter contre les mariages forcés et les mariages religieux Les accompagner sur le plan juridique, social, professionnel pour qu’elles retrouvent leur autonomie. Efapo travaille en collaboration avec les organismes sociaux, milite auprès des médias pour qu’ils alertent les autorités sur ces problématiques pour qu’en France la polygamie soit reconnue comme une violence psychique faites aux femmes ce qui permettra aux femmes de saisir plus facilement la justice et au Sénégal que les autorités changent le régime du droit commun qui est actuellement la polygamie et de mieux encadrer la polygamie en mettant en place les conditions de l’islam et ceci devant le juge des affaires familiales pour lutter contre la polygamie qui n’est entre autre qu’un frein au développement d’un pays.

 

Efapo travaille avec différentes fédérations et d’associations pour mener ses combats. Elle travaille en collaboration avec un juriste et un psychologue pour mieux prendre en charge les femmes dont nous suivons. Par ailleurs Efapo travaille en collaboration avec plusieurs associations au Sénégal notamment l’ONG GRAAG qui ont un volet qui lutte contre les violences faites aux femmes dont nos actions communes de sensibilisation des problématiques de la polygamie sont en cours de réalisations,l’association des femmes pour l’émergence de Kamb on travaille sur l’autonomie financière des femmes etc...

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