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Gisèle Prassinos ou la Révolution Surréaliste d’Alice II

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La SOCIÉTÉ HISTORIQUE DU 14ème invite  Femmes-Monde

à la Mairie du 14e (salle des mariages)
2 Place Ferdinand Brunot 75014 Paris

Samedi 1er décembre 2018 de 15h à 17h

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Par Annie Richard, chercheuse spécialiste de l’œuvre de Gisèle Prassinos, autrice, Présidente d’honneur  de Femmes Monde

 

Une rencontre dans le sens fort que lui donne le surréalisme, voilà ce qu’est l’œuvre de Gisèle Prassinos,  correspondant à des interrogations majeures de notre époque sur la famille et le genre.

 

Qui est donc Alice II ?  « PRASSINOS (Gisèle), née en 1920. « Alice II ». Poète surréaliste », telle est la notice du Dictionnaire abrégé du surréalisme de 1938 où elle était la seule femme, et pour cause : elle incarnait l’écriture automatique aux yeux du groupe surréaliste réuni pour l’entendre lire ses textes en 1934. Man Ray fixe la rencontre dans une photo-document célèbre qui ouvre pour elle une période de publications exceptionnelles, autrice désormais élue des bibliophiles.

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Elle est donc « Alice II », l’éternel féminin de la Femme-enfant du côté des forces obscures du désir, rôle traditionnel entériné par la psychanalyse naissante et pour l’heure par les surréalistes.

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Trop clair, trop « théorique »- « J’illustrais leur théorie » disait-elle- et surtout trop définitif : le groupe surréaliste n’admet pas le devenir artiste d’Alice II qui ne peut grandir.

 

Pour exister, mûrir, accomplir son œuvre propre de poète, romancière et plasticienne,-« Je suis née surréaliste » affirmait-elle-  il lui faudra sortir de cette histoire écrite par les hommes et trouver, dans le même mouvement, sa place dans sa famille de réfugiés grecs marquée par une nette partition entre monde masculin voué aux choses de l’esprit et monde féminin dévoué au bien-être domestique.

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Sa révolution créatrice nous concerne d’autant plus aujourd’hui qu’elle n’est ni agressive- son père et son frère étaient ses dieux-, ni victimaire-« Je suis née surréaliste »affirmait-elle- , et remonte avec humour dans ses tentures bibliques, aux sources  même  de nos rôles sexués. Elle tend à renouer avec la plénitude de l'être, où, dans le compagnonnage créatif de l’enfance, le grand frère, le futur peintre Mario Prassinos,  et la petite soeur étaient « fille-garçon et garçon-fille ».

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